Et oui, la maladie de Parkinson a une odeur.
C’est ce qu’avait déjà observé une femme à l’odorat particulièrement développé et ce que confirme aujourd’hui une étude scientifique publiée par une équipe de chercheurs de Manchester dans le journal ACS Central Science .
Le diagnostic grâce à l’odeur
On connaissait déjà les chiens entraînés pour détecter certains cancers, et bien aujourd’hui, on sait aussi qu’on peut « sentir » la maladie de Parkinson.
L’utilisation des odeurs pour le diagnostic de certaines maladies n’est pas récente. Les médecins des temps anciens, notamment Hippocrate, Galenus et Avicenne, l’utilisaient en effet comme outil de diagnostic.
La femme au super nez
Une infirmière du nom de Joy Milne, aux compétences olfactives particulièrement développées, avait remarqué une odeur particulière qui émanait de son mari. Des années plus tard, il a été diagnostiqué avec la maladie de Parkinson.
A ce moment-là, Joy Milne ne fait pas le lien entre cette
odeur inhabituelle et le développement de la maladie chez son mari.
Puis, en fréquentant une association d’entraide aux malades de Parkinson, elle
commença à fréquenter d’autres personnes atteintes de la maladie.
Elle remarqua alors, chez ces autres personnes, cette même odeur familière qu’elle retrouvait chez son mari et qu’elle sentait déjà bien avant son diagnostic.
Joy Milne eut l’intelligence de ne pas ignorer ces observations et se rapprocha d’un chercheur en neurosciences à qui elle partage ses expériences olfactives suite à ses contacts avec des personnes atteintes de Parkinson.
Des observations confirmées à partir de prélèvements des sébums
Et bien, son intuition était bonne. Après des années de travaux de recherches, il a en effet été identifié, chez les personnes souffrant de la maladie, des molécules volatiles odorantes « musqués » sécrétées à partir du sébum.
Les odeurs sont dues à la libération de certains composés organiques volatils, même si parmi ces composés certains n’ont pas d’odeur. Les plus connus sont ceux contenus dans la sueur et qui lui donne son odeur si particulière de transpiration.
Pour cette étude, des échantillons de sébum ont été prélevés, de manière non invasive, sur le dos de personnes malades ou des contrôles non malades, soit 64 participants au total (21 sujets témoins et 43 sujets atteints de la maladie de Parkison)
Un espoir pour le diagnostic précoce de la maladie
Les analyses ont constaté une signature particulière des molécules volatiles chez les personnes malades.
Cette découverte ouvre vers un nouvel espoir dans le disgnostic précoce de la maladie.
La maladie de Parkinson (MP) est une maladie neurodégénérative progressive qui se caractérise par des symptômes moteurs importants et pour laquelle il n’existe en effet aucun test chimique de diagnostic à ce jour.
Références
Drupad K. Trivedi et al. Discovery of Volatile Biomarkers of Parkinson’s Disease from Sebum. ACS Cent. Sci, Publication Date (Web): March 20, 2019