Le « browning » est aujourd’hui considéré par la communauté scientifique, comme l’un des remèdes qui pourrait aider à lutter contre le surpoids et l’obésité. Explications…
Il y a urgence !
La population grossit !! Et je ne parle pas que du nombre d’habitants que porte notre chère planète, mais aussi du poids des individus qu’elle abrite.
Nous sommes de plus en plus en surpoids avec une sérieuse tendance à l’obésité. Nos amis américains peuvent en témoigner. Mais attention, ne nous croyons pas à l’abri. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne cesse de tirer la sonnette d’alarme, même en Europe, où l’obésité est comparée à une véritable épidémie.
Le Royaume-Uni est le plus touché. En 2030, il est estimé que 89% des hommes irlandais seront en surpoids, dont 48% d’obèses ! Chez les irlandaises, on devrait atteindre 85% de personnes en surpoids, dont 57% d’obèses. Au niveau mondial, la prévalence de l’obésité a plus que doublé entre 1980 et 2014, et la tendance ne semble pas devoir s’inverser.
A ce rythme, il va falloir revoir toutes nos infrastructures, nos moyens de transports, la taille des sièges dans les voitures, les avions, de nos lits…
L’obésité rend malade
Le pire dans cette histoire, reste cependant, les effets désastreux que peuvent avoir sur notre santé le surpoids et l’obésité. En effet, ces états (surtout l’obésité) favorisent de nombreuses pathologies comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer, l’arthrose... Non seulement, 80 % des diabétiques sont obèses mais aussi, une personne obèse a un risque 20 fois plus élevé de développer un diabète de type 2.
Par ailleurs, chez les personnes obèses, il est observé un état inflammatoire, dit chronique et de bas niveau. C’est à dire que ce type d’inflammation n’est pas visible mais généralisée (systémique) sans qu’il y est de foyer inflammatoire visible. Elle se manifeste entre autre par une légère augmentation de médiateurs pro-inflammatoires.
Elle est différente de l’inflammation aiguë. Cette deuxième, est en effet localisée, peut se manifester par de la douleur, une rougeur ou encore une sensation de chaleur, et pour finalement guérir.
C’est notamment, cet état inflammatoire chronique qui conduit aux pathologies fréquemment observées chez les personnes obèses.
Le surpoids et l’obésité sont aussi associés à un risque de développer plusieurs types de cancers. Par exemple, une femme obèse a deux fois plus de risques de développer un cancer du sein après la ménopause.
Hippocrate avait déjà constaté que « la mort subite est plus fréquente chez ceux qui sont naturellement gras que chez le maigre »
Et je ne parle pas ici des discriminations à l’encontre des personnes en surpoids et des impacts négatifs sur le moral.
La lutte contre le surpoids : une priorité !
Nous fonçons droit dans le mur, et il devient urgent de trouver une solution pour inverser la donne. De nombreuses équipes de scientifiques, partout dans le monde, cherchent à comprendre les raisons du surpoids et de l’obésité. On sait bien sûr que le manque d’activité physique et une alimentation trop riche, sont responsables, mais pas uniquement. D’autres facteurs jouent un rôle important dans le développement de cette pathologie, comme :
- Les prédispositions génétiques.
- Les nombreuse substances dites « obésogènes » présentent dans notre environnement. Il peut s’agir de perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A (BPA), de pesticides, citons l’atrazine, ou encore des particules fines en suspension dans l’air.
- L’impact de l’environnement sur l’expression de nos gènes. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique. Ces changements sont stables et héritables, mais peuvent être parfois réversibles. Nos enfants n’héritent pas uniquement de nos gènes mais également de nos habitudes de vie, qu’elles soient mauvaises ou bonnes.
- Le déséquilibre de notre microbiote intestinal influence également notre poids. La prise de poids observée pendant la grossesse et suite à l’arrêt du tabac a été associée à une modification des bactéries intestinales. Chez la femme enceinte, ce changement favorise le stockage énergétique nécessaire au développement de bébé et à la production du lait maternel.
Adipocytes blancs versus adipocytes bruns
Comme je l’expliquais dans l’article sur l’effet Yo-Yo, nos adipocytes sont responsables de stocker les graisses. Les femmes stockent plus facilement que les hommes… Et encore une injustice ! MAIS POURQUOI ? Soi-disant pour la pérennité de l’espèce : fournir les réserves nécessaires à la fabrication de bébé et à sa nourriture (le lait maternel) !
Il existe deux types de cellules adipeuses, les blanches (celles qui stockent), et les brunes. Et les brunes ne comptent pas pour des prunes. Vous allez comprendre pourquoi !
La mission des « brunes » est de produire de la chaleur en brulant les graisses et donc de dépenser l’énergie. Jusqu’à récemment, on pensait que ces adipocytes bruns étaient exclusivement présents chez le nouveau-né. Ils sont en effet essentiels à la régulation de la température corporelle.
Récemment, il a été découvert que ces cellules adipeuses brunes sont également présentes chez l’adulte. De plus, il a même été observé que les cellules adipeuses blanches (celles qui stockent), peuvent se transformer et avoir des caractéristiques d’adipocytes bruns, (celles qui dépensent). D’où le terme de « Browning » pour « Brunissement ». C’est pourquoi, certains les appellent aussi des adipocytes « BRITE », pour « BRown in WhITE », ou « Beiges » en français.
L’adipocyte brun brule les calories
Les adipocytes bruns contiennent de nombreuses mitochondries, responsables de l’oxydation des graisses et de la production de chaleur. Par ailleurs, la présence de ces nombreuses mitochondries entraîne une accélération du métabolisme et une dépense énergétique, grâce entre autre à la présence d’une protéine découplante appelée UCP1 (Uncoupling protein-1).
En guise de conclusion, les adipocytes blancs, en devenant des pseudo-bruns, vont être capables de dépenser l’énergie en excès, plutôt que de la stocker. Pour rappel, on sait que l’accumulation excessive d’adipocytes est responsable du surpoids et de l’obésité. Or, la durée de vie de ces cellules est de plusieurs années. A défaut de pouvoir réduire leur nombre, afin de limiter leur capacité de stockage et induire l’amincissement, on peut envisager de changer leur destinée. Cette plasticité du tissu adipeux, est une voie prometteuse pour freiner la terrible progression du surpoids et de l’obésité.
La dissipation de l’énergie grâce aux adipocytes « Bruns » ou « Beiges » est une solution prometteuse pour prévenir le surpoids et l’obésité. Il pourrait également s’agir d’une excellente manière de favoriser la perte de poids.
Découvrez ici 10 activateurs naturels du « Browning ».
Références
Cinti S. UCP1 protein: The molecular hub of adipose organ plasticity. Biochimie. 2016 Sep 10.
BRAVO RACHIDA – Du bon travail, je te souhaite une très bonne réusssite
Que Dieu éclaire ton chemin – bisous
Bonjour Jamila,
Merci beaucoup pour ton commentaire et tes encouragements.
A très bientôt
Rachida