La préménopause est une phase naturelle que traverse chaque femme avant d’entrer en ménopause. Elle se caractérise par des fluctuations hormonales marquées, principalement dues à la baisse des œstrogènes et de la progestérone. Cette période, souvent perçue comme une transition, commence en moyenne vers l’âge de 45 ans, mais peut débuter plus tôt ou plus tard. Scientifiquement, la préménopause peut durer de 4 à 10 ans. Elle précède la ménopause, définie par l’absence totale de menstruations pendant 12 mois consécutifs.
Plus de 47 millions de femmes dans le monde entrent en ménopause chaque année. Plus de 35 symptômes sont associés à la préménopause et à la ménopause, dont les bouffées de chaleur, la confusion mentale (brain fog), les troubles du sommeil, l’anxiété et la perte de libido. Toutefois, certains symptômes, tels que les troubles musculo-squelettiques, sont moins souvent reconnus, mais peuvent être silencieux, dévastateurs et permanents s’ils ne sont pas traités.
Ces symptômes montrent l’ampleur des effets de la préménopause, non seulement sur le bien-être émotionnel et physique, mais aussi sur la qualité de vie au quotidien. Heureusement, il existe des solutions pour mieux vivre cette période, comme ajuster son alimentation, adopter une routine de sommeil plus adaptée ou encore pratiquer une activité physique régulière.
Sommaire
Qu’est-ce que la préménopause et en quoi diffère-t-elle de la ménopause ?
La préménopause désigne la période de transition qui précède la ménopause, lorsque les fluctuations hormonales commencent à se faire sentir. Contrairement à la ménopause, qui marque la fin définitive des cycles menstruels, la préménopause est une phase de transition où les menstruations deviennent irrégulières, mais ne disparaissent pas complètement. Cette période peut durer plusieurs années, voire une décennie, et se caractérise par des changements progressifs dans la production d’œstrogènes et de progestérone. Les femmes peuvent ainsi ressentir de multiples symptômes.
Les principaux symptômes de la préménopause
Tout au long de la préménopause, des symptômes plus ou moins subtils peuvent apparaître, signalant le début de cette transition hormonale. Ces symptômes peuvent être ressentis de manière très différente d’une femme à l’autre. Certaines femmes peuvent vivre cette période sans grande gêne, tandis que d’autres peuvent rencontrer des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, ou encore des changements d’humeur plus intenses. Cette grande variabilité dans l’intensité et la fréquence des symptômes reflète les différences individuelles dans les fluctuations hormonales et la manière dont le corps réagit à ces changements.
Règles irrégulières
Avec l’ovulation devenant plus imprévisible, les cycles menstruels peuvent varier en durée et en intensité. Les règles peuvent être plus espacées ou plus rapprochées, avec des flux plus légers ou plus abondants. Si la durée entre les cycles varie de sept jours ou plus, cela peut indiquer un début de préménopause. Lorsque plus de 60 jours s’écoulent entre deux menstruations, il est probable que la préménopause soit dans sa phase avancée.
Bouffées de chaleur et troubles du sommeil
Les bouffées de chaleur sont un des symptômes les plus courants de la préménopause. Leur intensité, durée et fréquence varient d’une femme à l’autre. Ces bouffées de chaleur peuvent aussi entraîner des sueurs nocturnes, perturbant le sommeil. Cependant, même sans ces sueurs, des troubles du sommeil peuvent apparaître de manière imprévisible et peuvent entraîner une fatigue chronique ou asthénie, exacerbée par les interruptions répétées du sommeil.
Changements d’humeur
Les changements d’humeur, y compris les sautes d’humeur, l’irritabilité, ou un risque accru de dépression, sont fréquents pendant la préménopause. Ces symptômes peuvent être directement liés aux perturbations du sommeil causées par les bouffées de chaleur, mais d’autres facteurs peuvent également jouer un rôle.
Problèmes vaginaux et urinaires
La baisse des niveaux d’œstrogènes peut affecter les tissus vaginaux, entraînant une sécheresse et une perte d’élasticité, rendant les rapports sexuels douloureux. Les faibles niveaux d’œstrogènes augmentent également le risque d’infections vaginales ou urinaires et peuvent contribuer à une perte de tonus des tissus, causant une incontinence urinaire.
Diminution de la fertilité
En raison des ovulations irrégulières, la capacité à concevoir diminue. Cependant, tant que des cycles menstruels sont présents, une grossesse reste possible. Il est donc recommandé d’utiliser une méthode contraceptive jusqu’à l’absence totale de règles pendant 12 mois.
Diminution de la libido
Pendant la préménopause, le désir et l’excitation sexuelle peuvent diminuer. Toutefois, si la vie sexuelle était satisfaisante avant cette phase, elle a de grandes chances de le rester tout au long de la préménopause et au-delà.
Syndrome musculo-squelettique
En plus des symptômes plus fréquemment reconnus, tels que les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale et les troubles du sommeil, de nombreuses femmes en préménopause éprouvent des symptômes musculo-squelettiques souvent sous-estimés, voire ignorés. Selon une étude récente, environ 70 % des femmes en transition ménopausique présentent des douleurs articulaires et musculaires, tandis que 25 % d’entre elles souffrent de symptômes suffisamment graves pour provoquer des incapacités physiques importantes si elles ne sont pas traitées
Ces symptômes incluent des douleurs articulaires (arthralgies), une perte de masse musculaire, une diminution de la densité osseuse et une progression vers des conditions plus sévères, comme l’ostéoporose ou l’arthrose.
Avec la diminution des œstrogènes, la perte osseuse peut en effet s’accélérer, augmentant considérablement le risque de développer l’ostéoporose, une maladie qui fragilise les os en les rendant plus poreux et moins denses. L’ostéoporose touche particulièrement les femmes après la ménopause, car les œstrogènes jouent un rôle clé dans la régulation du métabolisme osseux. Ces hormones aident à maintenir un équilibre entre la formation et la résorption osseuse, c’est-à-dire entre la création de nouvelle matière osseuse et la dégradation de l’os ancien. Lorsque les niveaux d’œstrogènes chutent, cet équilibre est perturbé : la résorption osseuse s’accélère tandis que la formation de nouvel os ralentit, entraînant une diminution de la densité minérale osseuse.
En conséquence, les os deviennent plus fragiles, augmentant le risque de fractures, notamment au niveau des hanches, du poignet et de la colonne vertébrale. De plus, cette perte osseuse peut s’accompagner de douleurs articulaires et d’une raideur musculaire, rendant le quotidien plus difficile pour de nombreuses femmes. Les douleurs articulaires, souvent ressenties dans les genoux, les hanches ou les mains, sont également liées à l’inflammation des tissus autour des articulations, exacerbée par la diminution des œstrogènes. Ces douleurs peuvent limiter la mobilité et affecter la qualité de vie.
Modification des niveaux de cholestérol
La baisse des œstrogènes peut entraîner des changements néfastes dans les niveaux de cholestérol sanguin. Le cholestérol LDL, souvent appelé « mauvais » cholestérol, peut augmenter, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires. Simultanément, le cholestérol HDL, dit « bon » cholestérol, peut diminuer avec l’âge, aggravant encore le risque.
Autres symptômes
Changements corporels : Modification de la silhouette et prise de poids.
Problèmes de peau : Peau sèche et qui démange.
Palpitations : Les battements de cœur deviennent soudainement plus perceptibles.
Maux de tête et migraines : Plus fréquents et plus intenses que d’habitude.
Infections urinaires récurrentes : Plus fréquentes pendant la préménopause.
Dents sensibles et douleurs aux gencives : Problèmes buccaux liés aux changements hormonaux.
Cerveau embrumé (froggy brain) : Sensation de confusion, difficulté à se concentrer et perte de clarté mentale.
Comment les hormones influencent la préménopause
La préménopause est une phase de transition où les ovaires commencent à réduire progressivement leur activité, affectant la production des hormones sexuelles essentielles, notamment les œstrogènes et la progestérone.
Physiologiquement, cette diminution des hormones s’explique par le fait que les ovaires contiennent un nombre limité de follicules qui, avec l’âge, s’épuisent. La baisse de la production d’œstrogènes et de progestérone provoque des cycles menstruels irréguliers, car les ovulations deviennent de plus en plus rares et imprévisibles.
L’œstrogène, qui joue un rôle clé dans la régulation du cycle menstruel, mais aussi dans le maintien de la santé osseuse, cardiovasculaire, et de la peau, ne remplit plus pleinement ses fonctions, pouvant entraîner de nombreux symptômes.
Oestrogènes en déclin : impact sur le corps féminin
Les oestrogènes sont les hormones principales responsables du développement et du maintien des caractères sexuels secondaires, ainsi que de la régulation des cycles menstruels. Lorsque leur niveau diminue, cela affecte divers tissus du corps, y compris la peau, les os, et le système reproducteur. Cette baisse peut provoquer des bouffées de chaleur, de la sécheresse vaginale, et des changements dans la répartition des graisses, souvent responsables de la prise de poids.
Fluctuations de la progestérone et leurs effets sur le cycle menstruel
La progestérone, quant à elle, régule l’épaisseur de la paroi utérine pendant le cycle menstruel. Sa diminution entraîne des cycles irréguliers et peut provoquer des saignements abondants ou des périodes plus légères. Ces fluctuations hormonales peuvent également affecter l’humeur et le sommeil.
Pourquoi les fluctuations hormonales provoquent-elles des symptômes aussi variés ?
Les oestrogènes et la progestérone ont des récepteurs dans de nombreuses parties du corps, y compris le cerveau, la peau, les os, les organes reproducteurs… Lorsque leurs niveaux varient, cela affecte tout, de la régulation de la température corporelle (provoquant des bouffées de chaleur) à l’équilibre émotionnel (provoquant des changements d’humeur). La variété et l’intensité des symptômes dépendent de la façon dont chaque corps réagit à ces changements.
L’âge d’apparition de la ménopause et les facteurs qui l’influencent
La ménopause, précédée de la préménopause, est un processus graduel dont l’apparition varie d’une femme à l’autre. Ce phénomène est influencé par plusieurs facteurs, qu’ils soient génétiques, environnementaux ou liés au mode de vie, comme ceux listés ci-dessous :
- Âge d’apparition de la ménopause chez la mère
- Âge des premières règles (ménarche)
- Âge gestationnel
- Cycles menstruels irréguliers
- Utilisation de contraceptifs oraux
- Nombre de grossesses
- Indice de masse corporelle (IMC)
- Utilisation de tabac et d’alcool
- Activité physique
- Ovariectomie unilatérale
- Niveaux de plomb sériques
- Consommation de graisses polyinsaturées
- Statut socio-économique
- Niveau d’éducation
Vers des solutions pour mieux vivre la préménopause
La préménopause est une phase complexe et individuelle, marquée par une grande diversité de symptômes qui peuvent affecter la qualité de vie des femmes de manière significative. Qu’il s’agisse de troubles hormonaux, de douleurs musculo-squelettiques, ou encore de changements d’humeur, chaque femme traverse cette transition différemment. Heureusement, il existe des moyens d’atténuer ces symptômes et de vivre cette période plus sereinement.
Dans l’article « Soulager les symptômes de la préménopause », nous explorerons des solutions naturelles et médicales pour accompagner la préménopause (mais aussi la ménopause). Des ajustements alimentaires, à l’activité physique en passant par les thérapies hormonales, plusieurs options permettent de mieux vivre cette transition. Restez à l’écoute pour découvrir les approches efficaces pour soulager les symptômes de la préménopause et retrouver un équilibre au quotidien.
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